L'Initiative française pour les récifs coralliens


Pourquoi se préoccuper des récifs coralliens ?

Pourquoi
s'en inquiéter en tant qu'élu ?
La palme Ifrécor 2017
Et le lauréat est...


Le concours de la Palme IFRÉCOR a été créé pour valoriser les actions locales menées ou soutenues par les élus pour la préservation des récifs coralliens
et écosystèmes associés, herbiers et mangroves. Les élus d’outre-mer sont des acteurs clés de la préservation et de la gestion durable des récifs
coralliens et des écosystèmes associés. Pour sa sixième
édition, l’IFRÉCOR tire le signal d’alarme. Soumis à de nombreuses pressions locales
comme globales, notamment celles liées aux changements climatiques qui se sont traduites récemment par l'un de plus important
épisode de blanchissement, les récifs coralliens et écosystèmes associés sont fortement menacés.

Pourquoi se préoccuper des récifs coralliens ?

La France a une responsabilité de premier plan en matière de préservation et de gestion durable de ces écosystèmes : l'un des seuls pays au monde à disposer de récifs coralliens dans 3 des 5 océans de la planète : Océan Atlantique, Océan Indien et Océan Pacifique. La France avec ses outre-mer - 57 557 km2 de récifs et lagons - abrite près de 10% des récifs coralliens et 20% des atolls du monde !

Quelles sont les pressions, menaces qui pèsent sur les récifs coralliens, les mangroves et les herbiers ?

La destruction et la fragmentation des habitats
L’urbanisation du littoral et les travaux publics - routes, ouvrages d'art, centrales électriques... - ont un impact direct sur les récifs coralliens. De plus, le lessivage des sols mis à nu par l’agriculture intensive, le défrichage et la déforestation des bassins versants accentuent l’érosion et entrainent ainsi une mise en suspension de particules terrestres qui recouvrent et étouffent, en aval, les récifs coralliens.

Les pollutions
Toute pollution sur terre a une incidence en mer, et donc sur les coraux. La pollution organique, issue du rejet d’eaux domestiques mal traitées, favorise le développement d’algues au détriment des coraux. Le rejet de pesticides ou d’herbicides dans le milieu naturel a un impact majeur sur les algues symbiotiques des coraux, nécessaires à leur survie. Les pollutions surviennent également directement en mer, par le rejet des eaux usées des navires par exemple, ou accidents des cargos menant à des déversement de pétrole ou autres substances chimiques en mer.

La surexploitation des ressources
La surpêche d’espèces comestibles ou pour l’aquariophilie avec usage de pratiques destructrices comme les explosifs ou le poison diminue les stocks de façon drastique, et le braconnage d’espèces remarquables, comme le Napoléon ou les grosses loches de récifs, met en péril la biodiversité marine. D'autre part, le prélèvement de blocs de corail ou sable pour la construction fragilise les récifs et altère le flux des eaux des zones prélevées.

Les espèces exotiques envahissantes
L’introduction d’espèces exotiques dans les océans, par le biais de l’aquariophilie ou encore des vidanges incontrôlées des eaux de ballast bouleversent les équilibres biologiques naturels au détriment d’espèces locales. L’une des espèces exotiques envahissantes les plus ravageuses est le poisson lion dans les Caraïbes, dont la population a explosé ces dernières années, perturbant fortement les équilibres des écosystèmes marins caribéens.

Le tourisme non maîtrisé
Il entraîne une perturbation des milieux, des destructions directes lors de mouillages ou directement par les mouvements non contrôlés des visiteurs, des pollutions par rejets d'hydrocarbures ou autres déchets des navires de plaisance ou de tourisme.

Les menaces s'intensifient
Les récifs du monde sont menacés d’extinction, soumis à l’impact des activités anthropiques, et du changement climatique tels que l'augmentation de la température des océans ou l’acidification des océans. Face à ces impacts, l'équilibre fragile nécessaire au bon développement des coraux est perturbé et les coraux blanchissent : traduction du stress subi. En 2016, 29% de la grande barrière de corail en Australie est morte suite à un épisode massif de blanchissement et environ 80% des coraux de Kiribati, Samoa, Fidji et Tonga seraient déjà morts. En 2017 les récifs du Pacifique ont de nouveau été soumis a un épisode de blanchissement massif : c’est la première fois dans l’histoire que l’on assiste à deux épisodes de blanchissement de cette envergure durant deux années consécutives.

La dernière évaluation du risque d'extinction des coraux en 2008 par la Liste Rouge mondiale des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature - UICN - considérait que près d'un tiers des espèces de coraux était menacé ; les évènements récents font craindre que ce chiffre soit aujourd'hui beaucoup plus élevé et que le déclin des coraux s'accélère encore. L'IFRÉCOR participe aux efforts déployés pour aider à inverser cette tendance dans les territoires français.

Des zones de corail vivant serviront de source de larves pour les récifs
touchés par le blanchissement.
Illustration: Virginia Westmecott - Source : UICN


Crédit photo : Fotolia
Le dégradé de rouge indique des températures océaniques élevées pouvant mener à un
blanchissement des coraux. Plus de 70% des sites de récifs coralliens du monde ont été
exposés à un niveau de stress menant à un blanchissement.

Source : NOAA Coral Reef Watch (images satellites à 5 km)


Les récifs ont prospéré dans les schémas
climatiques, de température, de rayons UV
et de courants.

Illustration ci-dessus et ci-contre : Virginia Westmacott

Source : UICN

L’augmentation des températures de surface,
de la fréquence des tempêtes, des taux de
dioxyde de carbone et d’UV, ainsi que la modification des courants marins, dus au réchauffement de la planète, menacent
aujourd’hui les récifs coralliens.
 

La pêche à l’explosif se pratique toujours
dans de nombreuses régions du monde,
détruisant systématiquement les récifs.

Photo: Lida Pet-Soede
- Source : UICN

Les lagons et les platiers récifaux sont détruits
lors des projets de mise en valeur des terres,
en particulier dans les îles à court de terres.

Photo: Susie Westmacott
- Source : UICN
 

Une mauvaise planification des construction
hôtelières, comme ici dans les Caraïbes,
entraîne souvent l’érosion et des dégâts aux
récifs.
Photo: Susie Westmacott - Source : UICN

Le déversement d’ordures et autres formes de
pollution représentent une menace majeure
pour les récifs.
Photo: Susie Westmacott - Source : UICN
 

Comment
se portent
les récifs
de nos
Outre-mer ?

L’état des récifs coralliens des outre-mer français est contrasté, selon l’extension des récifs et la pression démographique qui s’y applique.
Il est globalement bon dans les collectivités du Pacifique
- Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et Wallis -, à
l’exception de zones localisées de dégradations dues aux pollutions, à la sédimentation terrigène, aux cyclones ou
aux Acanthaster - étoile de mer se nourrissant des coraux - ; bon
également dans les îles Éparses, isolées dans l’Océan Indien.
Il est dégradé à La Réunion et dans les Antilles, où l’évolution régressive des peuplements se traduit par
une perte de diversité et du recouvrement corallien ;
à Mayotte également,
où une modification affecte les communautés
coralliennes en faveur d’espèces opportunistes et robustes,
ou encore à Futuna, où les récifs sont très dégradés.

Qu'est-ce que le blanchissement du corail ?

Les coraux constructeurs de récifs coralliens sont des animaux - appelés polypes - vivant en colonies. Ils se nourrissent en capturant le plancton avec leurs tentacules ; ils vivent en symbiose avec des algues microscopiques installées par millions dans les tissus du polype ; grâce à la photosynthèse, ces algues fournissent au corail nourriture et énergie pour construire son squelette calcaire ; elles sont à l’origine de la couleur verdâtre des coraux.
Sous l’effet de facteurs de stress d’origines naturelle et humaine, comme la pollution des eaux ou l’augmentation de la température de l’eau, les coraux perdent leur couleur ; ce blanchissement résulte de l’expulsion des zooxanthelles ou de la perte de leurs pigments photosynthétiques. Lors d’un épisode de blanchissement, les coraux peuvent perdre entre 60 et 90% de leurs zooxanthelles, celles restant pouvant perdre entre 50 et 80% de leurs pigments.
Si le retour des conditions normales intervient dans un délai suffisamment court, les polypes peuvent récupérer des algues dans le milieu ou permettre à nouveau leur multiplication dans leurs tissus. Les coraux se rétablissent alors, et reprennent leur couleur. Si le stress perdure, les coraux meurent, parfois sur de vastes étendues.
Les colonies coralliennes blanchies, qu’elles meurent totalement ou partiellement, sont bien plus vulnérables à l’envahissement par les algues, à la maladie et aux organismes coralliens qui creusent dans le squelette et affaiblissent la structure du récif. Dans les endroits où les impacts du blanchissement sont sévères, une couverture importante par les algues peut empêcher la recolonisation par de nouveaux coraux, altérant de façon considérable la diversité des espèces coralliennes et provoquant une restructuration de la communauté.

Corail en bonne santé : Le polype, un animal, héberge les zooxanthelles, des algues unicellulaires, qui le nourrissent et lui donnent une partie de sa couleur.

 

 

Corail
blanchi
:
Si la température de l’eau augmente, le corail expulse ses microalgues.
Sans pigment, son squelette devient fluorescent, puis blanc alors que sa santé décline.
Le blanchissment des coraux dans le monde
Les premiers épisodes de blanchissement remontent à 1870 mais, depuis les années 1980, les épisodes de blanchissement sont devenus plus fréquents, répandus et sévères. Les épisodes les plus sévères ont eu lieu en 1998, 2002, touchant toutes les régions du monde, et en 2010 dans la mer d’Adaman affectant surtout la Thaïlande. En 2016-2017, l’épisode de blanchissement le plus long et le plus destructeur jamais observé a eu lieu, tuant les coraux à une échelle sans précédent. Cet épisode a affecté notamment la Grande Barrière de Corail en Australie avec une mortalité élevée dans la partie nord - jusqu’à 90% dans certains endroits -, mais aussi les coraux des Maldives (60% de mortalité), du Japon (75%) et de Floride (66%). Les Outre-mer français n’ont pas été épargnés, puisque des coraux blanchis ont été observés à Mayotte, les îles Eparses, en Nouvelle Calédonie, en Polynésie française et à La Réunion en 2016 et 2017.



Distribution mondiale des épisodes de blanchissement, 1998–2000
Source: World Conservation Monitoring Centre, Cambridge and United Nations Environment Programme
Pourquoi s'en inquiéter en tant qu'élu ?

Crédit photo : Franck MAZEAS



Crédit photo : Fotolia

Les élus pour ambassadeurs

Grâce à ses Outre-mer, la France abrite plus de 10% des récifs coralliens de la planète dans les trois océans.

Ce patrimoine exceptionnel lui confère une responsabilité mondiale de le préserver ! Le maintien d’une bonne fonctionnalité écologique des écosystèmes littoraux et marins nécessite que des mesures soient prises : les élus d’outre-mer peuvent faire la différence ! Leur connaissance du terrain et des besoins associés à leur collectivité, leur capacité à pouvoir impulser localement des actions concrètes en font des ambassadeurs de choix dans la protection des récifs coralliens et écosystèmes associés.

Élus, mobilisez-vous pour préserver ces formidables richesses naturelles, tant qu’il est encore temps !

La biodiversité récifale, richesses des outre-mer

Plusieurs études récentes menées par l’IFRÉCOR, démontrent qu’au-delà de leur participation à la biodiversité marine, les récifs coralliens et les écosystèmes associés - herbiers et mangroves - rendent des services aux populations locales. Ils sont une source importante de revenus économiques pour les territoires.
Ces études soulignent ainsi que les récifs coralliens, s’ils sont gérés correctement, contribuent au bien-être économique et social des populations par le biais de divers services rendus.

Revenus issus de l’activité de la pêche commerciale ou de loisirs, attraction touristique, protection des plages et du littoral, séquestration du carbone, bio-prospection, éducation… chaque année les récifs coralliens permettent de générer des millions d’euros au PIB des territoires ultra-marins et de réaliser des économies substantielles par la protection qu’ils assurent face à l’érosion côtière.

Focus sur la Nouvelle-Calédonie

À titre d’exemple, en Nouvelle-Calédonie, les récifs coralliens apportent chaque année jusqu’à 100 millions d’euros par an au PIB du territoire.

Au premier rang, la pêche !
Une famille sur trois en Nouvelle-Calédonie pratique la pêche, soit à des fins commerciales, ou dans un cadre plus informel comme la pêche vivrière ou plus touristique comme la pêche de loisirs pratiquée à bord d’embarcations à moteur. Par ailleurs, les récifs agissent comme sources de nutriments pour l’aquaculture, et sont aussi des producteurs importants pour les larves consommées par les principales espèces de thons, cibles de la pêche hauturière. Chaque année la valeur financière totale de la pêche dépendante des écosystèmes coralliens en Nouvelle-Calédonie, est estimée entre 50 et 70 millions d’euros.

Tourisme et loisirs : plaisir des yeux !
Les récifs par leur beauté et leur rareté sont une attraction touristique majeure. L’inscription de six zones récifales sur la liste des biens naturels du Patrimoine Mondial de l’Humanité de l’UNESCO a accentué l’attractivité des récifs coralliens.
Plongées, sorties d’observations sous marine, sorties en bateau... l’activité touristique liée aux récifs coralliens génère à elle-seule en Nouvelle-Calédonie 24 à 28 millions d’euros par an et près de 1 650 emplois directs et indirects. Au total, ce sont entre 80 000 et 100 000 touristes par an qui visitent ce bel archipel et font vivre, grâce à leur présence, l’ensemble du système touristique : hébergement, alimentation, transport, activités de loisirs...

La protection du littoral : enjeu économique et humain
Les écosystèmes coralliens participent à la préservation des littoraux. Véritables barrières naturelles, ils agissent comme des remparts contre les fortes houles océaniques, atténuent l’impact des tsunamis et réduisent ainsi l’ampleur des dégâts causés par ces phénomènes naturels.
En Nouvelle-Calédonie, 115 à 220 millions d’euros d’économie sont réalisés chaque année. La commune de Nouméa est la grande bénéficiaire de cette protection avec des économies pouvant atteindre 145 millions d’euros.

Bio-prospection, recherche et éducation : une source de revenus primordiale,
un bien-être pour tous

Les organismes vivant dans les récifs peuvent être à l’origine de nouveaux médicaments, de compléments alimentaires ou encore de bases cosmétiques.
Si un point d’honneur est mis pour la préservation de la biodiversité des écosystèmes coralliens, l’exploitation des nouvelles molécules valorisables induit chaque année le versement de royalties pour le territoire.
En Nouvelle-Calédonie, ce potentiel économique, non exploité pour le moment, est estimé entre 0,5 et 4,5 millions d’euros.

Assainissement des eaux
Les mangroves et les herbiers possèdent une importante capacité de filtration. Par leur réseau racinaire complexe, ils assurent la filtration des eaux, empêchant ainsi l’étouffement du récif à cause de la sédimentation. La mangrove agit comme un filtre naturel à l’embouchure des cours d’eau.

La palme IFRÉCOR 2017

Depuis 15 ans l’IFRÉCOR - Initiative Française pour les Récifs Coralliens - agit pour la préservation et la gestion durable des récifs coralliens, herbiers et mangroves dans les collectivités françaises d’Outre-mer.
Soutenue financièrement par le ministère de la Transition écologique et solidaire et le ministère des Outre-mer, l’IFRÉCOR s’applique à sensibiliser l'ensemble des acteurs publics et privés aux échelles nationale et locales à l’importance des récifs coralliens. L'IFRÉCOR est la déclinaison française de l'Initiative Internationale pour les Récifs Coralliens - ICRI - dont la France a la présidence depuis 2016.
La mise en oeuvre du concours Palme IFRÉCOR est assurée par le Comité français de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature - UICN - en tant que membre de l'IFRÉCOR.

Gérer et protéger les récifs coralliens et écosystèmes associés :
des actions à privilégier

Le maintien d’une bonne fonctionnalité écologique nécessite que des mesures de gestion durable soient prises. Par leur connaissance locale du terrain les élus peuvent agir, au travers de leurs politiques locales, pour lutter contre les pollutions et les dégradations, pour protéger, valoriser et si nécessaire, restaurer les récifs coralliens et concourir ainsi à une gestion intégrée de la zone côtière.

Réduire les effets de la pollution
Les citoyens ultra-marins peuvent être invités à utiliser davantage de produits biodégradables et à faire le tri sélectif de leurs déchets. Une agriculture raisonnée vise aussi à apporter les quantités exactes d’eau et d’engrais à son exploitation et à diminuer ou arrêter définitivement l’utilisation de pesticides. De plus, il est important de veiller à une bonne qualité des eaux urbaines par le biais de programmes d’assainissement ambitieux.

Gérer rationnellement les ressources vivantes
Après avoir sensibilisé les touristes et les pêcheurs à des pratiques responsables, des contrôles réguliers permettent de lutter efficacement contre toutes les formes de braconnage ou de non-respect de l'environnement littoral et marin.

Créer des aires marines protégées
Dans le cadre d'une gestion intégrée des zones côtières les aires marines protégées sont l’un des moyens pour protéger efficacement et stratégiquement le patrimoine marin exceptionnel mais menacé des outre-mer. Il a été observé que dans les aires marines protégées augmentent le nombre, la taille et la capacité de reproduction des poissons augmentent.

Renforcer l'éducation à l'environnement récifal en milieu scolaire
Daniel Zaïdani, président du Conseil général de Mayotte, a soutenu la réalisation d’une grande campagne de sensibilisation à la protection des Dugongs et des tortues marines de Mayotte. Les Dugongs et les tortues marines se nourrissent sur les herbiers et les récifs coralliens. Ces espèces, par leur présence, sont des bio-indicateurs du bon état de santé des herbiers et récifs.
Différents outils de sensibilisation ont été mis en place :

  • Une enquête a été menée en langue locale auprès de 406 pêcheurs sur les impacts de la pêche artisanale sur les mammifères marins et les tortues marines à Mayotte.
  • Un spot télévisé de sensibilisation de 30 secondes a été réalisé et diffusé sur la chaîne locale.
  • Un diaporama, un jeu concours et un dossier pédagogique à destination des établissements scolaires ont été mis en place.

Améliorer la connaissance par la recherche
À la Réunion, une étude a permis de comparer la structure des populations d’Epinephelus merra - une des espèces de mérou les plus exploitées dans la pêche traditionnelle - dans différentes zones de la Réserve Nationale Naturelle Marine.
Cette étude a répondu à un triple objectif :

  • Développer une meilleure connaissance de l’espèce en vue de la protéger
    raisonnablement par rapport à son exploitation, et de fait, adapter la pratique de la pêche, protéger l’habitat de celle-ci pour maintenir les conditions environnementales favorisant son développement.
  • Mettre en évidence un effet réserve.
  • Mettre en place les bases de la concertation pour adapter la pêche traditionnelle en fonction des résultats obtenus.

Cette étude a également rappelé la nécessité de protéger le corail vivant en tant qu’habitat préférentiel et source de nourriture de ce type d’espèce.

Développer l'information auprès du grand public
À Saint-Martin, sur l’îlet Pinel, le Vice-président de Saint Martin, Pierre Aliotti, a soutenu la création d’un sentier sous-marin éducatif dans la réserve naturelle nationale de Saint-Martin.
Grâce à un équipement FM installé sur les tubas, le visiteur peut tout au long de sa promenade sous-marine profiter d’un audio-guide.
Ce projet favorise la découverte de l’écotourisme sur l’îlet Pinel, et répond à la nécessité de sensibilisation et d’éducation afin de protéger le récif. D’ailleurs les élèves des écoles sont reçus gratuitement une fois par mois.

Informer les différents groupes d'acteurs
L’information des différents groupes d’acteurs est primordiale pour générer des comportements responsables.
Les pêcheurs, font partie des acteurs à sensibiliser sur les conséquences de la surpêche et du braconnage. Les sensibiliser à une pêche responsable et respectueuse de l’environnement est primordiale.
Il est aussi important de rappeler aux aménageurs la nécessité d'éviter, réduire et/ou compenser les impacts des grands projets et de sensibiliser les touristes à l’impact écologique de leurs vacances dans la région. Un tourisme responsable peut se développer simplement, en les invitant, dans un premier temps, à reproduire les qu’ils appliquent chez eux.

Former des volontaires au suivi de l'état de santé des récifs corallines et écosystèmes associés
En matière d’éducation, la formation à l’éco-volontariat est une belle initiative à prendre.
Huguette Bello, Maire de Saint-Paul à la Réunion, a soutenu la mise en place de la formation Reef Check Saint-Paul, dispensée par des biologistes marins. Ils transmettent leur savoir et encadrent des volontaires afin qu’ils étudient l’état de santé d’un récif.
Ce projet a permis de densifier le réseau de suivi des récifs coralliens pour aider à mieux comprendre leur évolution sur le littoral de la commune de Saint-Paul.
Il met également en avant les principes de l’éco-volontariat qui favorisent la sensibilisation des usagers aux récifs coralliens.

Restaurer
La restauration de la biodiversité d’Outre-mer est également très importante pour la pérennité des récifs coralliens, herbiers et mangroves dont le rôle écologique est primordial. En matière de restauration, Jacques Gillot, le président du Conseil général de Sainte-Rose en Guadeloupe a soutenu un projet de transplantation expérimentale d’herbiers. Ce projet vise à pallier les destructions et la fragmentation de ces herbiers face aux activités humaines.

La palme IFRÉCOR

Depuis 2011, le concours est ouvert aux élus des territoires suivants : Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélémy, La Réunion, Mayotte, TAFF, les îles éparses, Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna et Polynésie Française. Les maires, membres élus des Conseils généraux, régionaux et territoriaux, Assemblées provinciales et territoriales des collectivités ci-dessus sont invités à présenter leur candidature. Le jury désigne, pour cette 6ème édition, jusqu’à 5 projets présélectionnés qui seront mis en avant dans les médias, et un lauréat unique. Les récompenses :

  • le trophée Palme IFRÉCOR, création originale d’une artiste représentant
    la beauté des récifs coralliens,
  • une dotation de 5 000 euros,
  • une valorisation médiatique particulière grâce aux médias qui suivent et relayent cette 6ème édition de la Palme IFRÉCOR.

Le thème de 2017, l'urgence d'agir : des actions novatrices en faveur des coraux, herbiers et mangroves
Dans le cadre de cette 6ème édition de la Palme IFRÉCOR, les élus sont invités à présenter leurs projets et initiatives innovants, concourant à la résilience des coraux, herbiers et mangroves face au changement climatique sur le thème l’urgence d’agir : des actions novatrices en faveur des coraux, herbiers et mangroves. Ce thème, en lien avec les phénomènes de blanchissement des récifs coralliens constatés en 2016 et 2017 dans le monde, récompense les actions innovantes mises en place par les élus locaux pour répondre aux défis du changement climatique, permettant d’augmenter la résilience des coraux, herbiers et mangroves.

Le jury du concours
Cette année, le jury a rassemblé des représentants des partenaires impliqués dans l’organisation du concours, y compris l’ACC’DOM.

La cérémonie de remise de la palme
La cérémonie de remise de la Palme a eu lieu à l’occasion de la journée dédiée à l’Outre-mer durant le Congrès annuel des Maires, à Paris, qui se tenait du 20 au 23 novembre 2017. Les élus ont découvert ainsi lors d’une réception par la ministre des Outre-mer, le 21 novembre, les enjeux de la Palme IFRÉCOR et les spécificités de chacun des projets.


 

 

La gamme de menaces pour les récifs dus
aux activités humaines.

Illustration :
Virginia Westmacott
Source : UICN

 

 

Corail mort :
Si le corail est soumis à une exposition prolongée aux stress liés à l’environnement, les algues filamenteuses recouvrent son squelette et il meurt partiellement ou totalement. Les algues sont un frein à sa recolonisation.

Coraux branchus (Acropora sp.) blanchis à Mayotte, ouest
de l’Océan Indien, en 1998.

Replanter les mangroves peut augmenter la protection naturelle de la côte contre l’érosion et réduire la sédimentation dans les récifs avoisinants, comme ici à Maurice.
Photo: Susie Westmacott
Source : UICN


Colonie de Agaricia sp. faisant état d’un
blanchissement partiel à Bonaire, Caraïbes, en 1998.

Photo: Susie Westmacott -
Source : UICN

Coupe transversale d’une colonie corallienne et de ses polypes, montrant les tentacules rétractés et étendus.
Illustration :
Virginia Westmacott
Source : UICN

Et le lauréat est…




Mardi 21 novembre, Annick Girardin, ministre des Outre-mer, a dévoilé le projet lauréat 2017 du concours Palme IFRÉCOR. La cérémonie de remise de la Palme s’est déroulée au ministère des Outre-mer, en présence exceptionnelle de Guillaume Néry, quadruple champion du monde d'apnée et Julie Gautier, sa femme et réalisatrice de vidéo en apnée, parrains de cette 6ème édition.
Je suis très heureuse de récompenser une élue calédonienne qui s’est beaucoup investie pour la protection du lagon en Province Nord. Madame HEO n’hésite pas à montrer l’exemple au sein de sa propre commune pour défendre la biodiversité récifale, déclare Annick Girardin, ministre des Outre-mer.
Les récifs coralliens sont de véritables oasis de vie qui rendent des services inestimables à l’humanité. En parcourant la mer et plongeant régulièrement je constate qu’il est urgent de se mobiliser pour les préserver, ajoute Guillaume Néry, quadruple champion du monde d'apnée. En tant que parrain de ce concours, je suis heureux de soutenir les actions menées par des élus engagés comme Madame HEO, qui contribuent à la protection de ces écosystèmes uniques.
Les Outre-mer français englobent 10% des récifs coralliens du monde. Les élus ultramarins sont donc des ambassadeurs de premier rang pour encourager la protection des ces milieux naturels source d’émerveillement et de services socio-économiques et culturels. A l’échelle mondiale, les services à l’humanité de ces écosystèmes sont estimés à 30 milliards de dollars par an. Cette année, le thème de la Palme IFRÉCOR était l’urgence d’agir et a permis de mettre en valeur trois projets innovants. Bravo à la lauréate de Nouvelle-Calédonie, Madame HEO, dont le projet était particulièrement ambitieux, souligne Bernard Cressens, Président de l’UICN France.

Le lauréat 2017

La Palme IFRÉCOR 2017 est décernée au projet Plans de gestion sur la Zone Côtière Nord-Est, Patrimoine Mondial de l’UNESCO de Nouvelle-Calédonie. Le projet est porté par Madame Nadia HEO, Présidente de la commission environnement de la province Nord. La lauréate a reçu une dotation de 5 000 euros qui viendra abonder le projet présenté.
Je suis profondément honorée de recevoir ce trophée, qui couronne un travail de longue haleine de la province Nord, impliquant l’ensemble des acteurs locaux, les jeunes, les femmes, les mairies, ainsi que les autorités coutumières, pour mieux préserver notre lagon à valeur universelle exceptionnelle, déclare Nadio HEO, Présidente de la commission de la province Nord en Nouvelle-Calédonie et Lauréate 2017 du concours Palme IFRÉCOR. C’est un projet ambitieux que je soutiens depuis ses débuts, et sa reconnaissance au niveau national est pour moi vraiment significative. Elle va nous permettre de redoubler d’efforts pour réduire les impacts sur nos précieux récifs coralliens, herbiers et mangroves.


Les critères de sélection du jury reposaient sur l’implication des collectivités et des parties prenantes, l’innovation, ainsi que la démonstration d’impacts positifs
sur la résilience de l’état de santé des récifs coralliens et des écosystèmes associés.

Découvrir la vidéo du projet :

PASSION LAGON - CEN 2016

Tout savoir sur la gestion du bien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial. Qui sont ces personnes, quelles sont les actions qui participent au maintien en bon état de santé des lagons et récifs
de Nouvelle-Calédonie ?

Plans de gestion sur la Zone Côtière Nord-Est - Patrimoine Mondial de l’UNESCO

Projet porté par Nadia HEO, Présidente de la commission environnement de la Province Nord

Depuis 2014, la collectivité de la Province Nord a mis en place des plans de gestion sur la Zone Côtière Nord-Est inscrite au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, accompagnée des acteurs locaux des villages concernés : Touho, Poindimié, Poum et Ouégoa. Soit 371 400 hectares de récifs, herbiers et mangroves. Ces plans de gestion intègrent, sur la base d'un diagnostic environnemental participatif, l'ensemble des préoccupations des populations et des collectivités locales en matière de préservation des récifs coralliens et des écosystèmes associés. Les sites concernés présentent des enjeux de conservations variés, dont la gestion des prélèvements des ressources halieutiques, la gestion du trait de côte, la gestion des feux de brousse et la gestion des déchets. Les plans de gestion fixent les objectifs à moyen terme concernant la gestion des zones inscrites au Patrimoine Mondial. Ils définissent également les actions prévues, leur coût, les pilotes, ainsi que les indicateurs nécessaires à leur évaluation. Plusieurs actions ont d'ores et déjà été mises en oeuvre en matière de replantation de mangroves, de sensibilisation locale, d'arrachage d'espèces invasives.


Communiqué de la présidence de la Province Nord : province-nord.nc


IFRÉCOR : Initiative française pour les récifs coralliens

Créée en 1999, l'IFRÉCOR agit pour la protection et la gestion durable des récifs coralliens et
des écosystèmes associés - mangroves, herbiers - dans les collectivités françaises d'outre-mer.

 


L'IFRÉCOR est constituée d'un comité national et d'un réseau de 8 comités locaux représentant les collectivités françaises abritant des récifs coralliens : Guadeloupe, Martinique, La Réunion, Mayotte, les îles Éparses, Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna et la Polynésie française. Le secrétariat du comité national de l'IFRÉCOR est assuré par le ministère de l'écologie et par le ministère chargé de l'outre-mer. Chacun des comités locaux et le comité national rassemblent, à leur niveau, l'ensemble des acteurs concernés par la protection et la gestion durable des récifs coralliens : parlementaires, représentants des 8 comités locaux, représentants des départements ministériels intéressés, chercheurs, socioprofessionnels et représentants d'ONG.

ifrecor.com