Pour
illustrer la révolution mondiale des énergies renouvelables,
rappelons quelques chiffres de l’Agence internationale de l’énergie
(AIÉ) :
les énergies renouvelables électriques représentent
plus de 23 % du mix électrique mondial avec un parc de 1 969 gw.
L’AIÉ prévoit
une capacité de 825 gw supplémentaires installés
en 2021 : + 42 % de croissance. Cette tendance générale
est portée
par la compétitivité de ces formes de production d’énergie.
Depuis la publication du précédent Livre blanc
du Syndicat des énergies renouvelables fin 2011, le contexte des
énergies renouvelables
en France et dans le monde a profondément évolué.
État
des lieux et perspectives
La
place des énergies renouvelables dans le mix énergétique
en France en 2015
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La
part des énergies renouvelables dans la consommation
finale d’énergie s’élève à
22,7 millions de tonnes équivalent pétrole fin
2015, soit 14,9 % de la consommation finale. Emplois
directs en 2015 en France : 80 000
- Électricité
- Part
de l’électricité renouvelable dans la
consommation : 18,7%
- Transports
- Part
des énergies renouvelables thermiques dans le secteur
des transports
(hors mobilité électrique) : 6,2%
- Bâtiment
résidentiel et tertiaire (consommation non électrique)
:
- Part
des énergies renouvelables thermiques dans le secteur
résidentiel et tertiaire : 25,9%
Perspectives
Objectifs
L’objectif
est de hisser la part des énergies renouvelables dans la
consommation finale d’énergie à 23 % en 2020
et à 32% en 2030.
- Objectifs
2020
- 23%
d’énergies renouvelables dans la consommation
finale dont :
- 27
% pour l’électricité
- 33
% pour le chauffage et le refroidissement
- 10,5
% pour le transport
- Objectifs
2030
- 32%
d’énergies renouvelables dans la consommation
finale dont :
- 40%
pour l’électricité
- 38%
pour le chauffage et le refroidissement
- 10,5
% pour le transport
Source
: CGDD – Les énergies renouvelables en France en
2015 (Août 2016) |
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Les
grandes orientations stratégiques
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Préserver
la visibilité des filières et maintenir un cadre
économique
lisible et équilibré
- Au
niveau européen
- Fixer
des objectifs ambitieux et contraignants par État
membre en matière de développement des énergies
renouvelables.
- Abandonner
le principe d’appels d’offres à neutralité
technologique et maintenir une ambition forte pour les
biocarburants.
- Renforcer
le signal prix du carbone sur le marché européen
ETS et mettre en place un corridor de prix carbone européen.
- Au
niveau français
- Respecter
la trajectoire fixée annuellement par le Parlement
pour la taxe carbone sur les usages diffus.
- Accélérer
les transferts d’usage vers l’électricité
décarbonée, amplifier le verdissement
de la chaleur, du froid et du transport.
- Poursuivre
le déploiement de l’offre française
à l’export, en particulier en mettant en
place des outils de financement adaptés.
Consolider
le cadre réglementaire favorable aux énergies renouvelables
- Procédures
administratives
- Poursuivre
la simplification des procédures administratives.
- Établir
un cadre réglementaire simple pour le renouvellement
des installations de production.
- Raccordement
au réseau
- Améliorer
les conditions de raccordement des énergies renouvelables
électriques au réseau.
- Secteur
du bâtiment
- Préserver
et accroître la place des énergies renouvelables
dans les bâtiments neufs et existants.
Impulser
une nouvelle dynamique industrielle et territoriale
- Coopération
industrielle
- Construire
des coopérations européennes pour créer
des champions industriels mondiaux des énergies
renouvelables.
- Poursuivre
les investissements d’avenir et flécher sur
le stockage de l’énergie, la digitalisation...
- Auto-production
et auto-consommation
- Favoriser
les circuits courts entre producteurs et consommateurs
d’énergie.
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Adobe stock |
Éolien
terrestre : Poursuivre le développement de façon
harmonieuse |
L’industrie
éolienne est un secteur dynamique qui poursuit sa croissance
partout dans le monde. L’éolien représente
plus de 75 milliards d’euros d’investissements mondiaux
par an et constitue le premier parc de production d’énergies
renouvelables en termes de puissance installée, après
l’hydroélectricité.
Un
engagement important de la France
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Vents d’Oc, Mark-Mühlhaus-Attenzione photo
La France, comme la plupart des États membres de l’Union
Européenne, a pris de forts engagements en faveur de l’énergie
éolienne qui ont été confirmés en
2016 avec l’adoption de nouveaux objectifs à l’horizon
2023 (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie) :
entre 21 800 et 26 000 mw installés au 31 décembre
2023. Grâce à eux, notre pays va représenter
l’un des marchés européens les plus actifs
avec un rythme de développement annuel compris entre 1
400 et 2 000 mw. |
Cependant,
ce rythme n’est possible que si des actions volontaires
sont mises en œuvre pour réduire le temps de réalisation
des projets, permettre un développement harmonieux et structurer
davantage encore la filière industrielle, qui compte déjà
15 000 emplois et 450 entreprises sur notre territoire.
Pour
réussir, le SER propose un programme d'actions décliné
en 7 axes prioritaires :
-
Fixer un cadre économique clair et ambitieux.
- Diviser
par deux la durée de développement des projets
éoliens.
- Encourager
le renouvellement des parcs existants.
- Améliorer
les conditions de raccordement des parcs éoliens au réseau
électrique.
- Mieux
répartir les retombées fiscales.
- Assurer
à l’industrie française une place sur le
marché éolien.
- Améliorer
l’acceptabilité de la filière éolienne
grâce à la création d’une plate-forme
en ligne de documentation et d’expertise dédiée
à l’éolien.
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Énergies
marines renouvelables : Offrir à la France une position
dominante
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Exploiter
les énergies de l’océan - vent, courants,
houle, marées, gradients de températures, de salinité
- est devenu une ambition technologique et industrielle française
réaliste.
Une
pertinence économique et une réalité industrielle
L’ambition
vis-à-vis de cette filière naissante se concrétise
par le déploiement en cours de l’éolien offshore
posé - ancré sur fondation -, totalisant 3 000 mw
répartis sur six parcs éoliens dans les eaux territoriales
françaises, ce qui représente aujourd’hui
un investissement de plus de 12 milliards d’euros. Même
si les parcs français ne seront en fonctionnement qu’à
partir de 2020, la filière affiche déjà sa
pertinence économique et sa réalité industrielle
; en témoignent les marchés décrochés
par les entreprises françaises à l’international.
Une
filière multi-gisements
Aujourd’hui
en plein franchissement des phases pilotes ou pré-commerciales,
l’hydrolien océanique ou fluvial, de même que
l’éolien flottant, ouvrent la possibilité
de diversifier les gisements accessibles : courants en mer, en
estuaires ou en fleuves, vents puissants toujours plus éloignés
des côtes. Les technologies marines exploitant l’énergie
de la houle ou l’énergie thermique des mers, peu
matures aujourd’hui mais prometteuses, viendront compléter
ce panel.
Les progrès et les enseignements de l’éolien
posé continueront d’avoir un effet d’entraînement
positif sur les autres filières des énergies marines
renouvelables. Plusieurs d’entre elles sont d’ores-et-déjà
compétitives pour les territoires ultramarins. Le déploiement
de ces solutions au large des côtes françaises nécessite
un cadre de soutien adapté à leur maturité,
afin qu’elles franchissent, dans les meilleures conditions,
les étapes décisives de R&D, de démonstration,
de phase pilote jusqu’à l’industrialisation.
Plusieurs
leviers à actionner
La
capacité de la France à créer une filière
industrielle compétitive sera le fruit du travail conjoint
des acteurs publics et privés à partir de plusieurs
leviers : visibilité et ambition sur les volumes, tenue
d’un calendrier régulier d’appels d’offres,
règles du jeu simplifiées, planification concertée
de l’espace maritime, dérisquage technique en amont
des zones de développement pressenties, raccordement au
réseau électrique. C’est à ces conditions
que les professionnels se sont engagés sur un coût
de l’électricité des fermes éoliennes
offshore françaises à l’horizon 2030 compris
entre 100 €/mwh et 120 €/mwh, raccordement inclus.
Ce travail collectif nécessite aussi de s’appuyer
sur les Régions qui agissent pour l’innovation, la
sous-traitance locale, l’offre de formation, la concertation,
ou encore sur la mise à niveau des capacités industrielles
et portuaires.
Pour relever ces défis, poursuivre la transition énergétique,
offrir à la France une position dominante à l’export
sur ces technologies et favoriser l’emploi, le ser porte
six recommandations.
Les
actions à mettre en œuvre
- Planifier
dans le temps et dans l’espace le déploiement des
énergies marines renouvelables : 9 000 mw en 2023 et
15 000 mw en 2030 sur l’ensemble des façades maritimes.
- Désigner
un délégué interministériel en charge
des énergies marines
renouvelables.
- Attribuer
des zones clés en main, raccordées et autorisées.
- Favoriser
la connaissance des impacts des technologies sur les milieux
marins.
- Clarifier
le cadre réglementaire du travail en mer du personnel.
- Donner
aux PME et ETI françaises une place dominante sur le
secteur.
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Campagne
de mesures courantologiques sur
le site d’essais d’hydrolienne à Bordeaux
© Seeneoh SAS
©
Dong energy GB Walney Offshore wind |
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Le
Syndicat des énergies renouvelables |
Qui
sommes-nous ?
Créé en 1993, le Syndicat des énergies renouvelables
regroupe, directement ou indirectement, plusieurs milliers d’entreprises,
producteurs de ressources - forestiers, agriculteurs -, concepteurs,
industriels et installateurs, développeurs et exploitants
de centrales de production et associations professionnelles spécialisées,
représentant les différentes filières.
Quelle
est notre vocation ?
Développer la part des énergies renouvelables dans
la production énergétique de la France et promouvoir
les intérêts des industriels et professionnels français
du secteur.
Qui
sont nos adhérents ?
Parmi les adhérents du SER figurent les plus grands énergéticiens
mondiaux comme des groupes ou acteurs locaux des énergies
renouvelables mais surtout un très grand nombre de PME
et d’ETI. |
Chiffres
clés
360
adhérents qui représentent 80 000
emplois directs
2/3 des adhérents du SER sont composés
de PME & ETI
8 filières :
-
Bioénergies : bois énergie, biocarburants, biogaz,
déchets ménagers
- Éolien
- Énergies
marines renouvelables
-
Géothermie
-
Hydroélectricité
-
Solaire photovoltaïque
-
Solaire thermique
-
Solaire thermodynamique
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Livre
blanc Énergies renouvelables : s'inscrire dans
l'élan mondial
Janvier 2017
Rédaction : Syndicat des énergies renouvelables
Le
Livre blanc des énergies renouvelables
expose les grandes orientations stratégiques visant
à donner de la visibilité aux énergies
renouvelables, consolider leur cadre réglementaire
et impulser de nouvelles dynamiques industrielles tout
en soutenant l’initiative locale. Parallèlement,
il détaille des mesures très opérationnelles,
filière par filière.
La France dispose des ressources pour participer à
l’élan mondial des énergies renouvelables
et s’inscrire pleinement dans la révolution
énergétique en cours.
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Livre
blanc
Énergies renouvelables : s'inscrire dans l'élan
mondial |
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Directeur
de publication : Jean-Louis BAL, Président du
SER
Rédaction : Syndicat des énergies
renouvelables
Ses permanents : Robin APOLIT, Nicolas AUDIGANE,
Élodie BILLEREY, Céline BORTOLOTTI, Ony BURIE,
Cyril CARABOT, Stéphanie CONAN, Paul DUCLOS, Sabrina
FUSELIEZ, Louis de GAULMYN, Mathieu GONDOLO, Françoise
JOUET, Marlène KIERSNOWSKI, Claire Le GUEN, Delphine
LEQUATRE, Marion LETTRY,
Mathilde MATHIEU, Damien MATHON, Catherine MOLTON, Romain
POUBEAU, Axel RICHARD.
Ses conseillers : Philippe CHARTIER et Éric
GUIGNARD, et ses adhérents.
Conception et réalisation graphique : Atelier
Marge Design
Secrétariat de rédaction : Atelier
Marge Design
enr.fr |
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