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Chapelle Charbon : Un projet urbain pilote
au cœur du XVIIIe arrondissement de Paris

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(4) Un quartier bas carbone :
Mobiliser tous les leviers
Construction : usage massif des matériaux biosourcés ou géosourcés
Usages : énergie bas carbone et mobilité active

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Dans un nord-est parisien en mutation accélérée par l’accueil des Jeux de Paris 2024, le XVIIIe arrondissement est le théâtre de multiples
projets. En son cœur, l'incorporation au tissu urbain du projet urbain Chapelle Charbon a commencé par la création d’un grand parc. Il sera bientôt complété d’un morceau de ville achevant le quartier Évangile. Ce quartier bas carbone à haute intensité végétale préfigure par son ambition le futur PLU bioclimatique de Paris. L’ancien site logistique et ferroviaire Chapelle Charbon est l’un des rares et précieux espaces libres du sol parisien, entre le quartier Évangile et la porte de la Chapelle. L’opération Chapelle Charbon relie à présent ce parc à la ville,
en créant des logements, des espaces et équipements publics. Leurs concepteurs ont travaillé collectivement pour atteindre des
objectifs très ambitieux de qualité architecturale et environnementale, faisant de Chapelle Charbon un projet urbain pilote.

Un quartier bas carbone

L’opération Chapelle Charbon obtient des résultats très significatifs (-38% par rapport à un projet urbain classique) en termes de bilan carbone. L’utilisation massive de bois et autres matériaux biosourcés ou géosourcés allège fortement l’empreinte des constructions, sans compter le stockage de carbone assuré par la végétation. La conception bioclimatique des bâtiments les rend sobres en énergie et le recours au chauffage urbain garantit déjà 50% d’énergies renouvelables. Aucun parking n’est créé et l’usage du vélo est facilité.

Mobiliser tous les leviers

Le bilan carbone, outil d’aide à la conception

Le bilan carbone totalise les émissions de gaz à effet de serre d’un projet d’aménagement donné en regard des consommations d’énergie qu’il va générer (diminuées du carbone qu’il va stocker). Il sert à identifier les marges de progrès pour faire évoluer le projet en conséquence puis assigner des objectifs précis et atteignables de sobriété carbone aux constructions et aux aménagements qui seront réalisés.

Bilan carbone global (tonne de CO2/an) :
38 % inférieur à une opération classique

Construction et déplacements pris en compte

Le bilan carbone de l’opération d’aménagement Chapelle Charbon (phase 1 du parc et des constructions) a été effectué de manière particulièrement approfondie. Il intègre toutes les sources d’émissions sur lesquelles l’aménageur et les constructeurs peuvent agir à leur niveau, qu’elles soient ponctuelles ou récurrentes.

  • Les émissions « ponctuelles » se produisent avant et pendant la construction des infrastructures, bâtiments et espaces publics. Elles sont notamment causées par la production et l’acheminement des matériaux et par les démolitions et peuvent représenter jusqu’à 40 % des émissions d’une opération classique sur une durée de vie théorique de 50 ans.
  • Les émissions récurrentes sont liées aux usages futurs des bâtiments et des espaces publics. Il est ici question des usages sur lesquels l’aménageur a prise, parce qu’une conception appropriée peut les atténuer. Sont ainsi pris en compte non seulement les besoins énergétiques liés aux bâtiments (confort thermique, éclairage…) mais aussi les déplacements, car l’aménagement urbain peut dissuader l’usage de la voiture et encourager les modes actifs (marche, vélo).

Résultat : -38 % d’émissions de carbone

En agissant sur l’ensemble des leviers disponibles, le bilan carbone de Chapelle Charbon est inférieur de 38% à ce qu’il aurait été en appliquant simplement la réglementation en vigueur au début du projet. Le parc et les plantations ainsi que l’usage de bois dans les constructions améliorent le bilan en stockant du carbone. Pour y parvenir, chaque projet de construction devra notamment respecter le seuil 2025 de la nouvelle réglementation environnementale RE 2020 (pour l’indice construction) et viser le label BBCA (bâtiment bas carbone) niveau performant (logements) ou excellent (école). Les logements devront aussi viser la certification NF Habitat HQE ou équivalent niveau excellent.

Fonction dans le bâtiment :
Le panel des matériaux bio sourcés et leur combinaison possible dans la construction
© h2o architectes

Le champ des possibles

Les matériaux listés présentent le panel des possibilités en terme d’utilisation de matériaux
bio-sourcés dans le bâtiment. Si certains sont devenus standards et bien connus des différents acteurs (bois, pierre), d’autres sont encore au stade des essais techniques et rédaction de règles professionnelles (terre crue, paille), tandis que d’autres sont encore expérimentaux, en cours de développement (mycélium, liège). Ils offrent cependant des perspectives prometteuses pour différentes fonctions dans le bâtiment : Structure ; Isolant ; Habillage

Construction : usage massif des matériaux biosourcés ou géosourcés


Lot F : Principes constructifs. Elogie-Siemp FDVP : Nicolas Lombardi Architecture
+ Hub Architectes.

Soutenir les filières

De multiples matériaux biosourcés (bois, paille, chanvre…) ou géosourcés (pierre, terre…) peuvent être mis en oeuvre dans la construction pour remplacer le béton classique, l’acier ou les plastiques. Mais ces filières émergentes ou peu structurées doivent être soutenues, de même que les démarches de réemploi. P&Ma s’est, par exemple, engagée vis-à-vis de la filière bois à participer fortement à l’effort de construction en bois et autres matériaux biosourcés d’ici 2025 pour enclencher un changement systémique rapide dans le secteur de la construction.

Bois, pierre, béton de chanvre et paille

P&Ma a mobilisé son équipe pour préfigurer des solutions concrètes et tester leur faisabilité et faire émerger les enjeux techniques liés à certains matériaux.
Une modélisation des bâtiments selon plusieurs variantes de matériaux montré
qu’il était possible de réaliser des économies de carbone très significatives pour un coût un peu supérieur à celui des solutions classiques.

Une candidature déterminante auprès de l’ADEME*

Ce travail préparatoire — indicatif et non limitatif — a été largement utilisé par les équipes de maîtrise d’oeuvre des bâtiments. Il a porté ses fruits : tous les projets sont conçus selon des systèmes structurels et constructifs alternatifs.
Ils se répartissent en quatre familles : pierre, paille, béton de chanvre et paroi à ossature bois. La mise en oeuvre opérationnelle de ces procédés très innovants nécessite dans certains cas de défricher des sujets techniques et réglementaires non encore éprouvés à une telle échelle. C’est pourquoi, plusieurs maîtres d’ouvrages ont travaillé pour faire converger leurs systèmes constructifs et mutualiser leurs efforts de recherche et développement pour faire homologuer l’application de ces techniques à des bâtiments de grande taille ; c’est le cas sur les parois en paille enduite dont l’utilisation est actuellement limitée, à une certaine hauteur, par les règles professionnelles. Ainsi de nombreux partenaires du projet ont, avec l’aménageur, candidaté à l’Appel à projet « Soutien à l’innovation dans la construction matériaux bois, biosourcés et géosourcés (SIC) » de l’ADEME en présentant le projet PEPITE (Paille Enduite en Paroi : Isolation, Tenue au feu et à l’Eau). Ce dossier monté avec le Réseau Français de la Construction Paille doit permettre d’améliorer la connaissance de ce matériau en vue d’une mise en oeuvre dans des bâtiments de moyenne hauteur. En répondant à cet appel à projet, l’objectif est également de contribuer, à l’échelle nationale à faire progresser l’intégration de ce matériau fortement décarboné dans la construction.
NB * Réponse attendue pour la fin de l’année.

1 Complexe façades
Parement intérieur plaques fibre gypse
Contre-isolant laine minérale
Pare-vapeur, Ossature bois avec panneaux de fermeture, Isolation botte de paille de 22 cm entre montants, Pare-pluie,
Isolant laine minérale support d’enduit
et Enduit plâtre et chaux
2 Structure bois
Poteaux BLC
Poutre de reprise des saillies BLC
3 Complexe plancher
Plancher bois, Chape béton fibré
Panneau CLT formant diaphragme
Faux-plafond acustique en plaques de plâtre
4 Loggia
Platelage bois sur plots, Dalle massive à pils croisé CLT, Faux-plafond
5 Allège pleine pliée
Paille hachée dans caisson en ossature
Bois en remplacement des bottes de paille
22 cm
6 Châssis battants
Bois teinte naturelle
7 Store toile — fenêtres doubles
Coulisses intégrées
8 Volets coulissants — fenêtres simples
Bois teinte naturelle
9 Grand-corps
Barreaudage acier thermoloqué
10 Pré-cadre
Acier thermolaqué

Usages : énergie bas carbone et mobilité active

Une énergie renouvelable via le réseau de chaleur urbain

Une nouvelle boucle du réseau de chaleur urbain desservira l’ensemble des bâtiments, qui devront s’y raccorder pour le chauffage et l’eau chaudesanitaire.
La chaleur produite par la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU) repose déjà à 50% sur des sources d’énergie renouvelable, visant progressivement 100% à l’horizon 2050. L’investissement dans cette nouvelle boucle est partagé avec l’opération d’aménagement Hébert (Espaces Ferroviaires). En outre, elle sera dimensionnée pour desservir également le quartier de l’Évangile lors de prochaines rénovations d’immeubles.

© David Durand

Une sobriété énergétique contrôlée

La conception architecturale bioclimatique des bâtiments par l’orientation, la ventilation, l’isolation et les protections solaires d’une part, l’efficience des systèmes énergétiques utilisés d’autre part, rendront les bâtiments très économes en énergie. À cet égard, les opérateurs immobiliers ont pris deux engagements :

  • Obtenir les labels attestant la conformité des bâtiments aux objectifs de sobriété visés.
  • S’assurer du bon fonctionnement des systèmes énergétiques après la mise en service et vérifier que leur usage normal permet d’atteindre les consommations attendues (commissionnement).

Une incitation très forte à la mobilité décarbonée

Hormis les places de livraison pour la desserte des immeubles, le projet ne prévoit pas de places de stationnement, de nombreuses places étant disponibles dans les parkings alentour. Inversement, il encourage la marche et le vélo en agissant :

  • Dans l’espace public, par les aménagements, plantations, arceaux vélos…
    et par les règles de fréquentation qui s’appliquent (voies piétonnes ou zone de rencontre).
  • Dans l’espace privé, en imposant des locaux vélos particulièrement
    spacieux et soignés dans leur conception (accès, ergonomie, éclairage,
    matériel d’entretien, sécurité…).
Quelques chiffres clés

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Chapelle Charbon : Un projet urbain pilote au cœur du XVIIIe arrondissement de Paris
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À propos de Paris & Métropole aménagement

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La société publique locale Paris & Métropole Aménagement est l’aménageur de six opérations sur le territoire parisien : Clichy-Batignolles, Saint-Vincent-de-Paul, Paul Meurice, Porte Pouchet, Chapelle Charbon, et Gare-des-Mines-Fillettes. Elle est également en charge des études préalables sur la Porte de la Villette, et s’est vue confier en février 2021, par la Métropole du Grand Paris, une mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage, pour accompagner les études pré-opérationnelles d’une opération de 56 ha à Livry-Gargan (93). P&Ma contribue au renouvellement des modèles et des pratiques de l’aménagement, notamment en vue de réduire l’empreinte carbone de la ville et d’accompagner l’évolution des modes de vie.
 
 
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La ZAC Chapelle Charbon en chiffres

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  • 28 200 m² de logements : 50 % locatifs sociaux,
    20 % accession sociale, 15 % locatifs intermédiaires, 15 % accession libre
  • 4 100 m² d’équipements publics : école polyvalente + cuisine de secteur, locaux municipaux

    parisetmetropole-amenagement.fr

 
  • 9 hectares
  • Un parc de 4,5 ha : 3 ha déjà ouverts
    au public, et 6,5 ha à terme
  • 13 500 m² d’espaces publics : rues, places…
  • 1 800 m² d’activités et de commerces